Je m’efforce de sourire pour oublier ma peine
Et je me dis que toute blessure a son remède
Tous les jours j’ai en moi cette envie d’avancer
Je te sens toujours là, mon bel ange, mon bébé
Mais quand ton absence s’impose à moi, je me noie
Je suffoque du manque de toi, trop blessée pour respirer
J’ai encore tant à dire mais je ne trouve plus les mots
Dors mon bébé, dors mon doux trésor
Ta vie, si courte fut-elle, est pour moi comme de l’or
MA SŒUR LA PLUIE – Charles Van Lerberghe
Ma sœur la Pluie,
La belle et tiède pluie d’été,
Doucement vole, doucement fuit,
A travers les airs mouillés.
Tout son collier de blanches perles
Dans le ciel bleu s’est délié.
Chantez les merles,
Dansez les pies !
Parmi les branches qu’elle plie,
Dansez les fleurs, chantez les nids
Tout ce qui vient du ciel est béni.
De ma bouche elle approche
Ses lèvres humides de fraises des bois ;
Rit, et me touche,
Partout à la fois,
De ses milliers de petits doigts.
Sur des tapis de fleurs sonores,
De l’aurore jusqu’au soir,
Et du soir jusqu’à l’aurore,
Elle pleut et pleut encore,
Autant qu’elle peut pleuvoir.
Puis, vient le soleil qui essuie,
De ses cheveux d’or,
Les pieds de la Pluie.
BERCEUSE – Maurice Carême
Au fond des bois,
Couleur de faîne,
La feuille choit
Si doucement
Que c’est à peine
Si on l’entend.
A la fontaine,
Le merle boit
Si doucement
Que c’est à peine
Si on l’entend.
A demi-voix,
Si doucement
Que c’est à peine
Si on l’entend,
Une maman
Berce la peine
De son enfant.