En souvenir

 

Enfance

Voilà plus de deux semaines que je n’ai pas écrit car nous avons profité des vacances scolaires pour nous éloigner du quotidien en partant en Sicile une semaine et avons passé le reste des vacances à la maison. Cette parenthèse m’a été bénéfique car j’ai passé beaucoup de temps avec Noémie et j’ai plus que jamais ressenti tout l’amour que j’ai pour elle. Une vraie thérapie ! L’envie d’écrire ne m’a bien sûr pas quittée pendant tout ce temps. Mais à défaut de pouvoir m’isoler devant mon ordinateur, j’en ai profité pour lire. Et je n’ai pas choisi n’importe quel livre pour m’accompagner au paradis des citronniers (la Sicile en est littéralement recouverte !) : « A vif » de Ioulia S. Condroyer a fait le voyage avec moi. J’aurais pu le lire d’une seule traite mais j’ai fait en sorte de faire durer le plaisir et de me l’approprier petit à petit. Je m’y sentais tellement bien que j’aurais aimé que sa lecture ne finisse jamais ! En refermant le livre après l’avoir terminé, j’ai ressenti un mélange de sérénité et de douce tristesse, celle qui fait du bien autant qu’elle fait souffrir mais toujours avec délicatesse.

Depuis notre retour de Sicile, l’automne s’est bel et bien installé. J’appréhendais beaucoup cette période car comme tout le monde le sait, elle est propice à la déprime. Et cette année comme aucune autre avant elle, la vie m’a donné matière à déprimer… Mais comme en refermant « A vif », je me sens sereine et doucement triste. Il y a quelques jours, un nouveau sentiment a cependant fait son apparition et m’a prise par surprise. Il m’est difficile de le décrire précisément avec des mots mais je pense que je peux l’associer à un certain sentiment de fierté. La fierté d’être qui je suis, d’avoir pu faire face à la mort de mon enfant en devenir il y a tout juste quatre mois et de pouvoir aujourd’hui rendre hommage à Alice et lui exprimer tout mon amour ici à travers l’écriture. Et je m’apprête à franchir une nouvelle étape car aujourd’hui est le jour où je vais me faire tatouer le souvenir d’Alice sous la forme de deux coquelicots, ces fleurs d’été éphémères mais flamboyantes. L’idée du tatouage m’est venue très rapidement mais j’ai préféré laisser passer un peu de temps avant de la concrétiser car je voulais être sûr de moi et du motif que je choisirais. Mon conjoint a tout de suite aimé l’idée (et j’ai aimé qu’il l’aime !) et lui qui pensait ne jamais se faire tatouer va aussi franchir le pas. Alice est dans nos cœurs, dans nos têtes, et nous l’aurons bientôt pour toujours dans la peau.

4 réflexions sur “En souvenir

    1. Merci, tu vas me faire rougir ! Je pensais pas que je surmonterais ça comme je le fais. C’est malheureusement dans ce genre d’épreuves qu’on se découvre des forces insoupçonnées… Mais j’en serais pas là sans tous ceux qui m’entourent (Sega et Noémie les premiers) et qui me soutiennent ne serait-ce que par des petits messages et commentaires comme les tiens. Alors encore merci !

      J’aime

  1. Bonjour Claire,

    merci pour tes partages avec nous.
    Très joli et très poétique l’idée des coquelicots en l’honneur d’Alice, j’ai aussi ressenti ce besoin de tatouer mes Petits Amours après leur départ…
    Je n’ai pas encore sauté le pas de lire sur la perte de petites étoiles mais je prends note pour lorsque j’en aurai le courage…
    Merci encore, te lire me donne espoir de surmonter tout ça…

    J’aime

    1. Je suis heureuse de savoir que mes textes te donnent l’espoir qu’un jour tu auras surmonté cette épreuve. Au début, j’ai écrit juste pour moi, parce que ça me faisait du bien. Grâce à toi, je sais aujourd’hui que ce que j’écris peut faire du bien aussi aux autres. Et c’est là que je me dis que la mort de nos tout petits bébés étoiles aura au moins été à l’origine de beaux moments de partage et d’échanges. Laisse-toi le temps, ne force rien, un matin tout te paraîtra plus doux…

      J’aime

Laisser un commentaire