
Il y a des jours où ton absence est trop lourde à porter. Des jours où tout ce que je n’ai pas pu faire avec toi se rappelle à moi. J’aurais tant voulu te présenter fièrement à tous ceux qui m’entourent. Tant voulu voir leurs sourires béats devant tant de beauté pure et les entendre s’extasier devant le moindre de tes petits mouvements ou de tes babillages. Tant voulu qu’on me demande comment s’était passé l’accouchement. Tant voulu les nuits sans sommeil, la fatigue, les taches de lait. J’aurais tant voulu te regarder, te caresser, te respirer, te dorloter, te bercer. Tant voulu te voir t’éveiller au monde chaque jour un peu plus. Tant voulu te voir complice avec Noémie, ta sœur qui t’attendait tant. Tant voulu te voir sourire. Tant voulu te voir si petite dans les bras de ton papa et sentir tout son amour pour toi. J’aurais tant voulu…
Au lieu de ça, il me restera des souvenirs. Le souvenir de t’avoir vue bien vivante grâce aux échographies, de t’avoir sentie bouger. Le souvenir de ton si beau visage et celui de ta peau aussi fine que du papier de soie. Le souvenir de tes joues si douces que je n’ai pas assez embrassées. Le souvenir de ton odeur aussi. Le souvenir de ton petit corps inerte contre mon corps tremblant.
Il me restera aussi ces quelques photos de toi. Les regarder me rassure car ton existence a été si courte qu’il m’arrive parfois d’avoir l’étrange sensation que tu n’es pas réelle. J’aimerais les montrer au monde entier pour qu’on me dise que tu étais le plus beau bébé de la terre. Tu l’étais pour moi, c’est ce qui compte.
Il me restera Dans le ciel d’Alice, ce petit espace virtuel qui me permet d’écrire, de t’écrire, pour aller mieux, pour aller bien, et que j’aime faire connaître car il te fait vivre au-delà de mon cœur.
Et enfin, il me restera toi, Alice, mon tout petit bébé soleil.